On lui faisait des reproches, maintenant? Jill ne tolérait pas les reproches, elle ne tolérait pas non plus que les petites filles superficielles lui dictent sa conduite. Après tout, Berrino était très mal placée pour ça. La chef des Lazzarius arqua un sourcil, l'air hautain et à se foutre totalement de Tina. Elle aurait eu un caniche devant elle, sa réaction aurait été plus vive déjà. Maintenant, elle devait répondre. Avait-elle vraiment besoin d'user de sa salive pour celle-ci? Non.. Mais l'envie de lui renvoyer une phrase pour la faire taire était très tentante. Il fallait dire que Jill ne se gênait pas lorsqu'elle se sentait insultée mais elle ne voyait pas quoi lui dire. Elle passa une main dans ses cheveux bouclés qui absorbaient tranquillement l'eau qui tombait, faisant frisoter les mèches. Elle finit par laisser tomber, d'un air banale:
"Qui t'a dit que ça ne m'a pas fait plaisir, Berrino?'Toute façon, te pencher ça doit être plutôt une habitude, non?"
Jill la fixa de cet air supérieur qui ne l'avait pas quitté et continua son chemin lentement, ne se préoccupant pas plus que ça de Tina. Elle fit bien attention de faire tomber le dernier sac qu'elle n'avait pas ramassé, son contenu se détrempant sur le sol. C'était une journée laide, nulle, mais Jill ne pouvait plus rester enfermée, sachant qu'elle croiserait dans le repère une personne qu'elle ne voudrait pas voir. Qui donc? Elle évitait soigneusement chaque Lazzarius depuis quelques jours, se dépêchant de sortir dès qu'elle en avait l'occasion. Enfin. Il fallait tout de même dire que rencontrer la chef des Esthetica n'était pas nécéssairement plus agréable, mais Tina ne pouvait pas lui faire grand chose. Et si elle tentait le coup, elle avait toujours son flingue.